27, 17, 16, 15, 13, 4
27 ans : ça fait 27 ans que je tripote des claviers. Une conjonction de deux événements. Mon père, je lui reconnais cette vision, m'a emmené dans un magasin d'informatique pour me montrer une télé particulière munie d'un clavier comme celle d'une machine à écrire, qui selon lui représentait le futur. C'était en 1981. Il s'agissait des TRS-80 Modèle I et III. Quelques semaines plus tard, c'était au tour de mon professeur de mathématiques, qui nous montrait sa machine, un TRS Modèle I, avec 64 ko. Avec ce truc, on pouvait créer des constructions mentales appelées programmes. Voir même jouer ! Un choc ! Et plus tard un refuge pour oublier une sexualité non conforme, et encore plus tard un moyen d'être "intéressant", celui qui savait faire marcher ses machins.
15 ans : mon père a acheté un ordinateur. Un Thomson TO7 avec 6ko de mémoire, sans rien pour sauvegarder. Je l'ai eu en échange d'une saison de rugby. Après cela, je me suis promis de ne plus céder à aucun chantage, même si j'y perdais. J'ai acheté avec ma première paie, à 16 ans, mon TO7-70 qui m'a permis de gagner mon premier argent, 473 francs, pour un programme publié dans Hebdogiciel, un magazine de recueil de programmes, qu'il fallait recopier. Ma mère a donc appris à utiliser un ordinateur à ce moment là :)
17 ans : j'ai fait d'un hobby, d'une passion, mon métier en 1991. Le jour où j'ai essuyé le refus, à juste titre, de l'université de Rennes pour un DESS d'infographie, j'ai décidé d'arrêter mes études et j'ai demandé aux écureuils nordistes, chez qui je faisais un stage, s'ils voulaient bien m'embaucher.
4 ans : j'y ai passé 4 ans. J'ai appris mon métier et j'ai compris qu'on ne faisait pas des programmes pour se masturber le cerveau mais pour des utilisateurs et nos actes d'informaticien avait des conséquences dans leur vie professionnelle, voire des conséquences financières. J'y ai rencontré des gens formidables dont la rigueur me manque.
15 ans : Pendant ce temps, 3 de mes copains de fac fondaient une entreprise nous fêtons cette année la quinzième année. Avant-hier soir, celui qui avait été mon copain a refait l'histoire de cette période en lui donnant une perspective. Cela m'a fait du bien dans cette période où je vais au travail avec des boulets aux pieds. Je me suis rendu compte que j'étais dans cette perspective, et que je faisais, que je le veuille ou non, parti de cette histoire. Puis, une grande fête à laquelle j'ai participée après avoir vu un spectacle dont je reparlerais plus tard.
Ils ont eu l'idée de faire une livre avec des témoignages : des collègues, d'anciens clients, des personnes qui ont compté comme le maire de Valenciennes actuel, ... et moi-même. Ce livre a été écrit par une personne qui est spécialisée dans les livres d'entreprise (je ne savais pas que cela existait). J'ai pu refaire le chemin à l'envers de ces 13 années chaotiques, faites de cassures et de quelques joies tout de même. Mon plus mauvais souvenir ? Quand on a m'a demandé de choisir entre trois développeurs pour en virer un. Irracontable ! Alors, on a choisi plutôt les moments où malgré toute l'énergie déployée, c'est une foirade totale. Le meilleur ? Quand on me dit que mon logiciel permet de mettre en lumière les abbérations de l'administration française.
Ce livre est accompagné d'un portait, que je mettrais en ligne un de ces 4. C'est une toile de 1m de haut faite par un artiste qui a créé les premières chartes graphiques, un vrai fou furieux.
La surprise : la direction pour les 15 ans nous emmène 3 jours en Tunisie, dans le désert, début février, sous le prétexte d'un séminaire. On me met la pression pour que j'y aille malgré le fait que mon compagnon joue et 2 de ses copines viennent nous voir. Et puis 3 jours dans le désert ... un rêve.