Long sera l'hiver
La feuille était blanche, vierge, presque phosphorescente
dans la lumière éteinte de cet après-midi pluvieux.
La pointe du tourne-disque se posa sur la surface noire d’un disque vinyle. Les premiers craquements annoncèrent les violons aussitôt accompagnés de cuivres plaintifs. La voix d’une chanteuse autrefois populaire emplit alors la pièce pour pleurer « Long sera l’hiver, … my love ! ».
la feuille. Puis
« Oui j’ai tant
besoin de toi, oui car je m’ennuie de toi, ici, où tout est sombre et désert, long
sera l’hiver, my love … »
L’artiste contempla le paysage retrouvé qui chantait au son des trompettes, puis, dans un sourire radieux et triomphant, plaça son espérance entre les deux fenêtres grises de sa nostalgie. « Non, l’hiver ne serait pas si long, My love ».
Ce texte a été envoyé pour la consigne 35 de Paroles Plurielles. Pas d’incipit ni de phrase finale obligatoire