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Farfalino
23 juin 2008

"Les hommes qui n'aimaient pas les femmes" de Stieg Larsson

41PTCVTN31LL'histoire : Mikael Blomkvist est mis à l'écart du journal qu'il a créé avec 2 autres personnes, après avoir perdu un procès en diffamation intenté par un homme d'affaires sans scrupules. Il est contacté par un gros industriel suédois, à la tête d'une famille qui se déchire, pour enquêter sur la disparition d'une jeune fille de 16 ans en 1966, qui était presque sa fille, et dont les 37 ans d'enquête ont abouti dans une impasse. Sous le prétexte d'écrire une chronique familiale sur une des plus grosses fortunes industrielles, Mikael Blomkvist s'installe sur l'île où vivent la plupart des membres de la famille.

Mon avis :
Tout d'abord on pense à un thriller économico-médiatico-judiciaire, puis le livre bifurque vers une intrigue de type "chambre close", avec des personnages hauts en couleurs, riches et intriguants, digne des reines du crime anglaises ou américaines. Le livre change encore de direction pour jouer sur les terres des tueurs en série et pour finir revient à son intrigue première, économico-médiatico-judiciaire, un peu trop vite expédiée à mon goût même si on a le droit à une belle arnaque.

La personnalité de l'enquêteur est intéressante avec ses conquêtes féminines, son ménage à trois, sa ténacité, son intelligence, son sens du relationnel, sa ruse, son inconstance ... Mais le personnage le plus intéressant est sans nul doute celui de Lisbeth, un génie de l'informatique, extrêmement brilllante, tatouée, très maigre, avec des piercing partout, asociale limite autiste, bisexuelle, et ingérable. Son évolution au cours du livre est patente : la sauvageonne du début fait place à la fin à une jeune femme qui a même des seins et un appartement rangé. C'est une survivante, une battante, elle a une volonté intransigeante et des idées bien arrêtées.

On suit l'enquête palpitante principale dans une société suédoise qui nous est inconnue avec un délicieux parfum d'exotisme. Les quelques intrigues  secondaires, dont celle de la survie du journal et celle des démêlés de Lisbeth avec son tuteur, enrichissent les personnages. On plonge dans cette famille d'industrielle, nauséuse, bourrée de secrets et de haine.

La fin est un peu trop miraculeuse, surtout quand on connait le sort du journaliste Denis Robert en butte avec Clearstream.
Côté style, peut-être à cause de la traduction, on est dans l'efficace, sans fioritures, un style assez plat; comme dirait Eric Nolot, "c'est écrit à la truelle".

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