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Farfalino
4 janvier 2006

"La mauvaise vie" par Frédéric Mitterrand

medium_mitterrandC'est un livre douloureux et désabusé. Rarement un livre aura eu autant d'échos en moi. Je me suis senti proche de cet homme qui ne s'aime pas et qui souffre de ne pas avoir été aimé. Il s'est tourné vers l'amour tarifé par dépit amoureux, par facilité. C'est aussi l'affirmation de se distinguer et de cultiver une différence. "Etranger à soi-même, étranger pour les autres" (vers qui suit le titre de ce blog dans la même chanson !). Il nous montre la face cachée de son personnage publique avec un style et une écriture fluide, magnifique, souvent poétique et touchante, parfois un peu âpre. Certes, Il est homo, mais ils ne les aiment pas, ils sont désignés par tous les noms dont nous affublent la majorité hétérosexiste. Il a souvent aimé des personnes qui ne l'ont aiment pas en retour, ou pas complètement, ou parfois, il a été aimé sans qu'il s'en rende compte. C'est un livre sur l'impuissance d'aimer et être aimé.

Ceux qui s'attendent des révélations sur des personnalités en resteront pour leurs frais. Très peu de noms sont cités,  même dans un long chapître consacré à une grande actrice française. On devine sans trop de problème de qui il s'agit. Mais ce n'est pas très important.

De Frédéric Mitterand, je ne connaissais à peine que le personnage télévisuel. Je n'ai pas vu ses deux films, je n'ai pas lu ses livres, et très peu regardé ses émissions de télé. J'avais juste l'image d'un pédéraste racé, un peu troublion, bon client dans les émissions des autres, avec parfois des colères d'enfant, ... Il m'était sympathique, plus que d'autres qui donnent "une chance aux chansons" ou qui répètent à l'envie "c'est de la merde".

Je ne suis pas habitué aux autobiographies ou même aux biographies tout court. Ce livre m'intéressait car "on" le disait bien écrit, avec une impudeur pudique. Mon compagnon me l'a offert pour ma fête, je le remercie grandement.

Au début, j'entendis sa voix inimitable, douce et un peu triste, que j'avais entendue dans une émission sur le cinéma. Elle s'est ensuite estompée. J'étais littéralement absorbé par ses phrases et elles ne lui 'appartenirent rapidement plus; elles venaient d'un autre homme, inconnu de tous, peut-être de lui-même également.

Je ne suis pas sûr que j'aurais pu contoyer le personnage cultivé, de bonne famille et un peu prétentieux qu'il semble être de temps à autre. On a tous nos mauvais cotés.

Une analyse et un commentaire qui m'ont semblé assez juste : http://www.nouvelobs.com/articles/p2108/a265597.html

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Commentaires
S
Pour écrire à Fréderic Mitterrand<br /> <br /> Fréderic Mitterrand<br /> 46 Rue de Babylone<br /> 75007 Paris<br /> mail: skasmi@toutetbo.com<br /> www.toutetbo.com
J
Je ne peux qu'être pleinement d'accord avec ce que tu as écrit concernant ce livre qui est très beau. J'ai toujours beaucoup apprécié Frédéric et l'apprécie encore plus depuis que j'ai lu le livre.<br /> <br /> Quelle très belle lecture; elle l'est davantage à chaque fois que je le relis.<br /> <br /> Bien à toi.
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