Vieux motard que jamais
Hier je me suis déplacé à la capitale pour aller récurer la merde laissée au choix par les développeurs, les installateurs, les chefs de projet et ... moi-même. Il était prévu que j'aille chez au moins un client, peut-être un second si j'en avais le temps.
J'avais pris la précaution de prendre le train de 7h du matin ce qui m'a permis de finir à 12h00 le premier client et d'enchaîner sur le second, le ministère de l'intérieur, après un repas ruineux rue de la Boëtie (20 euros pour une pièce de viande, de la salade, une san pé, et un café !). Arrivé chez le client, le chef de projet m'a indiqué que je devais aller aussi régler un problème à l'étage en dessous, une autre direction où nous sévissons également. Et hop un troisième !
Un coup de téléphone est arrivé sur le chef de projet pendant que je mettais les mains à nouveau dans le cambouis. Il est revenu et en m'a demandé si je pouvais en faire un quatrième dans la foulée. Plutôt que faire un autre déplacement cette semaine, j'ai accepté. Seulement cette fois c'était à l'autre bout de Paris et à près de 17h ça me crispait un peu. Je me déplace la plupart du temps en transport en commun mais je n'étais pas seul. Il m'a proposé de m'y emmener en moto ...
Même si je vais me faire railler et paraitre ridicule, il me faut avouer quelque chose : à 41 ans,je ne suis jamais monté en moto ! J'avais juste fait une expérience désastreuse et risible d'un tour en mobylette qui m'a convaincu que ce n'était pas fait pour moi.
J'ai surmonté mon appréhension. Le casque me serrait, j'ai une grosse tête, et la moto a ployé sous mon poids. Je me suis accroché fermement aux deux poignées en dessous du siège, les jambes bien serrées pour éviter de me faire accrocher quand on passait entre les voitures. On sentait bien les gaz d'échappement ! Pendant le parcours sur les voies sur berge, tétanisé, la sensation de danger permanent l'a emporté sur la sensation de liberté. J'avais du mal à comprendre que l'on trouve cela érotique (je pensais à un passage des "Roseaux sauvages") Nous devions offrir un curieux spectacle : faisait corps avec la machine, une espèce de bête avec 4 bras, 4 jambes, 2 têtes et deux dos, dont la veste, la mienne que je n'avais pris la précaution de fermer, avec le vent, menaçait de s'échapper, claquant lamentablement dans mon dos comme la voile d'un radeau du médusé. Cela m'a fait rire intérieurement et m'a détendu un peu.
Arrivé à bon port, le chef de projet - conducteur m'informa que je l'avais empêché de tourner car dans les virages j'avais tendance à pencher de l'autre coté ! Je n'en savais rien !!!
Parti à 6h30, rentré à 21h30, 4 clients ! J'adore ce genre de journée (ironique) ...