Plus de béquille
Hier c'était ma dernière séance avec le psy.
Une décision que je n'ai pas vraiment murie mais qui flottait dans l'air depuis quelques mois comme une réminiscence du futur.
Cela faisait près de 9 ans que tous les 15 jours, hors période de vacances, je me rendais dans son cabinet, malgré les nombreux aléas professionnels et les aléas automobiles, pour 45 minutes de discussions pour me disséquer et me dénouer l'âme ou ce qu'il en reste. Pas d'effusions, pas de larmes, pas de fausses promesses, je ne suis qu'un patient, il n'est qu'un thérapeute.
Pendant cette période, je me suis mis à nu à en exhiber la moelle de mes os. Il m'a permis de connaitre mes obsessions, et mes modes de fonctionnement aberrant et douloureux. et aussi celles de certains. Il a redressé l'image que j'avais de moi-même. Il faut reconnaitre ses qualités, ses succès, ses atouts, et vivre avec ses défauts, ses erreurs, ses limites. Il a été me repêcher au fin fond des marigots dans lesquels je me noyais.
Ce n'était pas des séances sinistres loin de là. C'est quelqu'un de très drôle, de très cultivé, un grand voyageur, et un très bon photographe aussi. Si ce n'était pas mon ami, on ne paie pas ses amis, mais il va me manquer c'est sûr.
C'est comment la vie sans béquille ?