Le temps qui reste
Pendant les vacances, j'ai appelé sur son portable professionnel mon collègue pour avoir des nouvelles de sa femme. Une nouvelle biopsie devait être faite pour identifier le cancer. J'ai eu le répondeur et laissé un message lui demandant de me rappeler. Pas de nouvelles. J'ai pensé que soit il n'avait pas pris son portable professionnel soit les nouvelles étaient trop graves, sa pudeur naturelle l'empêchant de me faire part de l'évolution de la maladie.
En rentrant, j'ai donc su que c'était la seconde hypothèse. Sa femme est atteinte d'un cancer du poumon avec métastases osseuses. Une vertèbre a du lui être enlevée, elle ne marchera plus jamais. Autant de dire, que le pronostic est très "réservé" et que la fin est inéluctable. Elle ne souffre pas ... c'est déjà ça.
D'après les deux conversations que j'ai eues, il amène leur fille tous les jours et toute la petite famille essaie de profiter du temps qui leur reste. Quand mon collègue est à l'hôpital, il arrive à faire face, à ne pas montrer son désarroi, son chagrin, son sentiment de révolte, je pense. Quand il rentre chez lui, sa carapace se défait et je l'imagine effondré (je l'ai déjà vu comme cela).
Décidément, j'en suis certain, Dieu n'existe pas.