Libre (der) !

Au matin, le verre était vide. Aucun cauchemar nauséabond ne s'était déversé dans le verre à rêves. La nuit s'était déroulée avec le calme soyeux d'une mer d'huile d'un soir d'été. Il était enfin reposé ! Son esprit puissant et clair était débarrassé de la lourde boue gluante de ses tourments. Il était maintenant pareil à l'aigle qui sent dans ses plumes la caresse et la force du vent, le portant vers la fontaine inextinguible des joies de la vie. Il abandonnait aux rats avides de chairs pourries sa carcasse usée sur le sol spongieux de son cachot humide. Plus haut, toujours plus haut. Il ne contemplait plus la terre qui voulait le retenir, le ciel le happait goulûment, traversant les nuages sucrés de bonheur. Il était libre !

Et très en retard. Sa femme le secoua. "Il est 8h03. Tu te feras du café. Ton sandwich pour ce midi t'attend sur la table."

Le verre était rempli des larmes versées pour les rêves oubliés.

P.S. : suite à la seule remarque vraiment pertinente de Bitch, depuis lustres sur mes modestes écrits, j'ai enlevé quelques mots, j'en ai rajouté d'autres, bref, j'ai poli le texte brut, premier jet écrit pendant ma pause-déjeuner. Je ne le réécrirai pas à nouveau mais je serais vigilant la prochaine fois à ne pas écrire des épithètes surnuméraires, répétitifs, boursoufflés, redondants et poussifs. :)