Mes embryons congelés
Quand j'ai commencé à écrire des nouvelles sérieuses pour tout public, j'ai aussi ouvert une boite à idées dans laquelle je pensais puiser pour de nouveaux textes. Ainsi, pendant un moment de solitude ou d'ennui comme un long trajet en voiture ou quand le marchand de sable m'a oublié, tout comme mon professeur de sport et mon nutritioniste, j'y consigne des idées qui me viennent.
Il peut s'agir d'une simple phrase comme "Une balle dans le cœur. Une balle dans la tête. Mon sang se répand sur un trottoir. Ils ne savent pas... je suis immortel !" qui peut cacher n'importe quelle histoire, parfois j'ai développé le plan complet d'une histoire que je n'ai pas rédigée comme celle d'un vampire exilé et qui découvre à la télé qu'on met en vente un objet qui aurait du être détruit il y a 400 ans. Anawi attend la suite de ses aventures... L'actualité peut aussi m'inspirer. J'ai un dossier complet sur Toni Musulin, le convoyeur de fond qui a disparu puis qui s'est livré en rendant l'argent volé sauf 2,5 millions d'euros. L'affaire De Ligonnès me fascine par ce lourd mystère, excellent terreau de tous les fantasmes.
Les raisons pour ne pas exploiter ma boite à idées sont multiples. D'abord, comme je l'ai expliqué dans d'autres billets, avoir fréquenté des vrais écrivains en herbe, Oniris.be, m'a refroidi; je n'ai pas leur talent. Ensuite je pense que je n'ai pas les compétences nécessaires pour écrire certains genres : je ne suis pas très au courant des procédures de justice par exemple, j'aurais du mal à écrire un polar crédible, ou je ne m'attaquerais pas à l'homosexualité sous le régime nazi. Et puis, doutant de mes capacités et mon talent littéraire, j'ai peur d'abîmer ce qui ferait une belle histoire, je préfère continuer à la rêver.
Il y a loin de la coupe aux lèvres.
Peut-être aussi que ce ne sont que des prétextes pour masquer une paresse, une impuissance à aller jusqu'au bout.
Cette année je n'ai quasiment rien écrit, j'ai fait beaucoup de photo. Alors ? Qu'est-ce que j'attends ? Un coup de pied au cul sans aucune doute !